lundi 27 décembre 2010

INVENTAIRE DE FIN D'ANNÉE



Süddeutsche Zeitung Magazin, n°52, 29/12/2000



Margaret Durow, looking the world over, Kaugummi Books, 2010.




Lawrence Weiner, A FRIPON FRIPON ET DEMI (Une rêverie émanée de mes loisirs),
Yvon Lambert éditeur, 1992  (médiathèque de l'Esad)


Dick Higgins, Die Fabelhafte Geträume von Taifun Willi
Somerville, MA: Abyss Publications, 1970 


James Lee Byars, Letters to/Briefe an Joseph Beuys,
Hatje Kantz, 2000


Thomas Hirschhorn, Material: Public Work-The Bridge
Whitechapel gallery, 2000



Franz West, Otium
1000 exemplaires numérotés et signés,Zurich, 1995


Ci-dessus, les ouvrages consultés lors des rencontres d'octobre, novembre et décembre 2010. Exemples, points de repères historiques, ils ont nourri la conception du premier livre du séminaire (parution janvier 2011). Ce dernier étant consacré au micro-territoire via la commande publique de Siah Armajani, les livres en question abordent peu ou prou cette problématique et ce, par le biais du récit, de la relation texte/image et de l'espace typographique. A ces livres d'artiste, il faut bien sûr ajouter l'incontournable Tentative d'épuisement d'un lieu parisien de Georges Pérec (collection Titre, Christian Bourgois éditeur).
La journée du 30 novembre (Formuler l'image, imager la formule) fut spécialement consacrée à sa lecture en relation aux travaux de l'artiste américain Lawrence Weiner et celle du 14 décembre aux typographies manuscrites de certains artistes des années 70 à nos jours (Dicks Higgins, James Lee Byars, Thomas Hirschhorn, Franz West) et de ces "écritures" comme signes récurrents dans leur oeuvre éditoriale.

lundi 22 novembre 2010

Une femme et un homme

Une femme et un homme se regardent à travers une fenêtre de train.
Une femme est assise dans le train.
Un homme se tient debout de l’autre côté de la vitre.
Une femme a les yeux rouges.
Un homme a les yeux normaux.
Une femme n’est pas très belle.
Mais un homme non plus.
Un homme et une femme doivent être un couple.
Un homme parle sans bruit.
Une femme lui répond en reniflant.
Un autre homme, un contrôleur, annonce cinq minutes de retard.
Un homme et une femme ont cinq minutes de plus.
Beaucoup d’hommes et de femmes dans le train voient un homme et une femme.
Beaucoup d’hommes et de femmes font semblant de ne pas voir un homme et une femme.
Un homme et une femme ne voient qu’un homme et une femme.
Un couple.
Beaucoup d’hommes et de femmes jettent quand même un œil à un homme et une femme.
Un homme et une femme ne voient qu’un homme et une femme.
Une femme sort un mouchoir.
Une femme se mouche.
Une femme détache alors les yeux d’un homme.
Une minute plus tard, une femme relève les yeux vers un homme.
Un homme n’a pas bougé.
Beaucoup d’hommes et de femmes entendent un homme, un contrôleur, annoncer le départ.
Beaucoup d’hommes et de femmes sont tristes pour un homme et une femme parce qu’un homme, le contrôleur, a annoncé le départ.
Mais beaucoup d’hommes et de femmes préfèrent ignorer un homme et une femme.
Le train part.
Un homme suit des yeux une femme.
Une femme suit des yeux un homme.
Un cou de femme ne peut plus suivre.
Alors une femme détache ses yeux.
Une femme et un homme sont séparés.
Une femme me regarde un instant.
Une femme regarde une femme.
Une femme est redevenu une femme.
Une femme est redevenu une femme parmi les femmes.
Les femmes et les hommes sont redevenus des femmes et des hommes.
Des femmes et des hommes dans un train.
Des femmes et des hommes dans un espace public.
Une femme et un homme dans un espace privé.
Des femmes et des hommes qui sont tous une femme et un homme.

lundi 15 novembre 2010

Direction dirigée
collectivité fractionnée
de part et d'autres
de grands ensembles
privatisation de l'ordre
enseignement d'appartenance.
Conscience sociale
partie pour le tout
score gagnant,
micro territoire
histoire
d'un rendez-vous.
Autonomie essentielle
archipel individuel
grands ensembles fonctionnels
territoires publics
intérêts circonscrits
système de communication
privé
générateur d'activités multiples
utopies créatrices
noyées par un épais brouillard.
Production sémiologique
lithosphérie communautaire
appartenance micro-territoriale.
Capturant le privatisation
mon territoire
scindé par les barreaux
emporté par le blizzard
vers une collectivité.
Transferts sociologiques
pour une narration sémiologique
sur un pare-terre de liège
pour vingt-six euros.

mercredi 10 novembre 2010

8 11 2010 / gazébeau / prise de note photographique

le groupe de terrain est séparé par le contrôle des titres de transport


Elsau / Gazébeau







mercredi 27 octobre 2010

Journée du mardi 26 Octobre 2010

Première journée du séminaire, L'ombre du pli, à l'Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. 

Ce séminaire fait suite aux rencontres des 7/8/9/10 Octobre 2010, consacrées au livre d'artiste et à l'édition contemporaine. 
Sa description telle qu'elle apparaît dans le guide de l'étudiant est la suivante :
"L’ombre du pli est un espace de création sous forme de séminaire destiné aux années 4 et 5 et dont le livre est le sujet privilégié. S’appuyant sur des exemples historiques précis (de Fluxus aux fanzines d’artistes, de l’art conceptuel aux recueils de dessins les plus actuels), l’étudiant est appelé à repenser sa pratique naissante. Il s’agit d’une part de faire le point sur l’exercice du dessin, de l’écriture, de l’archive à travers des éditions modestes et ponctuelles et d’autre part, de poursuivre l’élaboration d’un projet plus ambitieux nécessitant en tant que tel, des compétences et des techniques multiples. L’étudiant est toujours confronté à la matérialité même du livre, à ses qualités plastiques pour trouver l’adéquation idéale entre ses projets et celui-ci.  Il ne s’agit pas de produire un catalogue ou un outil promotionnel mais bel et bien de créer une expérience esthétique, une recherche formelle autonome."

Le séminaire est animé par Stéphane le Mercier (groupe No Name) et par les étudiants suivants : Clotilde Anty, Elise Alloin, Paul Chamard, Audrey Devaud, Emeline Galhac, Carolin Knoop, Noémie Kukielczynski, Marie Minary, Marianne Mispelaere,  Laetitia Oser, Baktash Sarang, Capucine Vandebrouk.
Les compétences théoriques et pratiques de l'atelier du livre (Bernard Gautherot, Kim Ju Young) et le point de vue de Solène Bouffard, diplômée en 2009 de l'option Objet, seront régulièrement sollicités durant le développement des différents projets. D'autres intervenants restent à préciser.


Lors de cette première rencontre, on a tenté de "définir" le livre d'artiste en revenant sur ses principales qualités conceptuelles et physiques. Le livre devant pouvoir circuler aisément, on privilégiera une certaine  modestie dans le choix de ses éléments constitutifs (format, reliure, papier, technique d'impression) et une réelle attention à l'endroit de sa diffusion (gratuité, envoi postal, dossier téléchargeable). 
Dans en second temps, le groupe a défini un sujet commun : le micro-territoire. Il est apparu que tous se reconnaissait dans les problématiques suivantes : le territoire de l'oeuvre et les matériaux artistiques mis en jeu dans son élaboration, le territoire géo-poétique ainsi que le territoire du langage (narrer, composer, traduire). 

Pour ce faire, nous nous sommes attardés sur quatre exemples : 
- les nuanciers de Maurizio Nannucci in Maurizio Nannucci, Provisoire et définitif, 1964/1992, éditions de la Villa Arson, 1992



- la déconstruction photographique, Rob Johannesma, In Dark Trees, Roma publications, 2009



- le territoire poétique et social : Giuseppe Penone, Alfabeto 1970, éditions Bookstorming, Paris et Stephen Willats, Stairwell, Coracle, Londres, 1990.  






Il a été convenu que la deuxième rencontre fera l'objet d'un court workshop. Le lundi 8 Novembre, les étudiants sont appelés à documenter par le dessin, le texte et l'enregistrement vidéo, un territoire à l'heure où l'agitation publique  se raréfie (18h30/21h30). 
Ces recherches feront l'objet d'un premier cahier collectif.


De plus, un voyage à destination de la Stattgalerie Stuttgart afin de visiter les Archives Sohm (collectionneur du mouvement Fluxus), est en cours d'organisation.